“C’est triste et aberrant” : un homme retrouvé mort chez lui au Mans plusieurs mois après son décès, titre France Bleu Maine le 19 octobre 2023. Cet homme mort seul, c’est Jacky !
D’ailleurs pas plus tard qu’hier, j’ai rencontré un « Jacky » dans un kebab d’une petite ville non loin de Dole, et il était seul avec son demi de rosé à tenter désespérément de rentrer en contact avec les clients du restaurant qui passait récupérer en vitesse leur commande. Il m’a lancé « Allez ! Viens ! Je te paie un café » Il voulait me raconter son histoire, le décès de son épouse, sa détresse face aux problèmes de santé qui s’enchainent… Comme moi, vous rencontrez des « Jacky » régulièrement ou peut-être que « Jacky », c’est vous.
D’ailleurs, pour se sentir seul, pas besoin d’avoir le kit du parfait « Jacky », les fameux stéréotypes de l’homme seul accoudé au bar, de la vieille dame aux 50 chats de votre village ou encore du SDF croisé sur le trottoir de votre rue.
Comme Jacky, une personne sur 10 est en situation d’isolement total, en France en 2023 révèle une étude menée par La Fondation de France.
Quand je décide d’initier le projet de l’association entourée par Sylvie, Louison et Florian, je pense à Jacky et…
Je rêve d’un monde où la jeunesse ne subit plus de harcèlement scolaire, de situations familiales instable, de se sentir différent.
Je rêve d’un monde ou les étudiants ne souffrent pas d’une situation financière précaire, éloignés du cocon familial ajoutés au stress des études.
Je rêve d’un monde où les jeunes adultes, livrés à eux-mêmes après un envol ou une coupure soudaine avec la famille ne se perdent pas dans les dépendances et dans les mauvaises fréquentations.
Je rêve d’un monde où nos seniors, alors éloignés de leur famille occupée ou éloignée, sans aidants ou dont le conjoint est parti avant, ne passent pas leurs dernières années de vie en décalage, souvent frappées par des maladies mentales et physiques, seuls.
Je rêve d’un monde sans situation professionnelle isolante et compliquée, sans divorce, sans décès, sans garde-partagée, sans perte d’emploi, sans maladie, sans handicap, sans désert affectif, sans perte de sens, sans burn-out, sans violence conjugale.
Et puis je me souviens de la chanson de Stromae :
« J’suis pas tout seul à être tout seul
Ça fait d’jà ça d’moins dans la tête
Et si j’comptais, combien on est Beaucoup
Tout ce à quoi j’ai d’jà pensé
Dire que plein d’autres y ont d’jà pensé
Mais malgré tout, je m’sens tout seul
Du coup… »